Ce projet de recherche visait à mettre au point un modèle flexible visant à prévoir adéquatement la croissance de peuplements traités par une coupe partielle, peu importe ses modalités d'application. La première étape du projet consistait à caractériser l'environnement compétitif des arbres à la suite d'une coupe partielle. Puisque les coupes partielles sont maintenant largement mécanisées, l'environnement compétitif des arbres peut efficacement être caractérisé en fonction de la distance qui les sépare du sentier de débardage le plus proche. En effet, ces sentiers s'apparentent à d'étroites bandes coupées à blanc, ce qui augmente le rayonnement solaire sur les arbres situés en périphérie, alors que le prélèvement des arbres tend à diminuer en s'éloignant du sentier. La deuxième étape du projet, qui visait à quantifier la réaction des arbres en fonction de leur environnement, a montré qu'à l'échelle locale, la croissance en diamètre des arbres augmentait à proximité des sentiers alors qu'à l'échelle régionale, elle était affectée par les conditions climatiques comme la température, les précipitations et la longueur de la saison de croissance. De plus, l'épinette noire s'est montrée plus sensible aux variations climatiques que le sapin, ce qui est positif pour la forêt boréale en regard des changements climatiques prévus.
La dynamique forestière est aussi fortement influencée par la mortalité des arbres, ce qui correspondait à la troisième étape du projet. Nous avons observé que le taux de mortalité des arbres pendant les premières années après une coupe augmente avec l'intensité de la coupe, ce qui probablement causé par des blessures d'exploitation et par le brusque changement des conditions environnementales autour des arbres résiduels. Plusieurs arbres meurent aussi sans égard aux traitements, à cause de leur faible vigueur avant même l'application des traitements. D'une façon générale, le modèle de croissance étalonné dans une région s'est bien comporté en l'évaluant à partir des données d'une expérience établie dans une autre région, bien qu'un ajustement climatique soit nécessaire. Aussi, différentes méthodes ont été mises au point pour que le modèle disponible à l'ensemble des utilisateurs intéressés à partir de données provenant d'inventaires usuels.
La mise au point d'un modèle de croissance est un projet de longue haleine qui nécessite beaucoup d'efforts d'analyse et de prises de données. Le présent projet de recherche a permis de franchir quelques pas dans cette direction, mais il reste encore du travail à réaliser avant d'obtenir un modèle flexible qui soit utilisable selon différents types d'intervention sylvicole et de peuplement forestier. La mise en commun de ressources matérielles, humaines et financières semble la meilleure façon d'atteindre cet objectif dans un avenir prévisible.
Chercheur responsable
David Pothier, Université Laval
Équipe de recherche
- Daniel Mailly, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
- Hugues Power, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
- Frédéric Raulier, Université Laval
- Robert Schneider, U. du Québec à Rimouski
Durée
3 ans
Montant
216 737 $
Partenaire financier
- Ministère des Ressources naturelles et de la Faune
Appel de propositions
Aménagement et environnement forestiers – IV
Dans cette section
Voir aussi
- Évaluation de l'impact de différents scénarios sylvicoles sur la composition, la structure et le rendement des érablières sous aménagement écosystémique en Estrie
- Stratégie d'aménagement visant la restauration du pin blanc et du chêne rouge dans les forêts feuillues de l'Outaouais
- Impacts des perturbations causées par les populations abondantes de grands herbivores sur la régénération naturelle et artificielle des sapinières de l'Est du Québec
- Perception sociale des paysages résultant de la stratégie d'aménagement écosystémique pour la pessière noire
- Effets de l'éclaircie commerciale et de la fertilisation sur la qualité du bois et la valeur des produits de l'épinette noire et du pin gris